Gérald Wairy a 55 ans. Il a été marin dans la Royale pendant 34 ans. Aujourd’hui, il poursuit ses voyages avec la certitude de ne pas être contraint de partir à l’autre bout du monde pour vivre l’Aventure (et le souhait de ne pas laisser sur cette terre une trop lourde empreinte carbone…). Il nous raconte son projet de voyage à vélo-stepper dans le sud de la France.

Quelques essais la veille du départ

Quelques essais la veille du départ

Voyage en solitaire. Eté 2015 – Niveau de difficulté : 4/5 – Expérimentation

Salut Gérald, pourquoi cette envie de découvrir le sud de la France à vélo stepper ?

J’ai voyagé avec un vélo-stepper, un engin « hybride » mi-vélo, mi-stepper. Le vélo-stepper est un engin de « fitness » destiné à la pratique du sport en extérieur. J’ai entrepris ce périple pour vérifier si le bonheur d’être sur la route était compatible avec l’utilisation de cet engin plutôt exigeant physiquement.

Vélo-stepper sous le viaduc de Millau

Vélo-stepper sous le viaduc de Millau

C’était ton premier voyage à vélo ?

C’est la première fois que j’entreprenais un voyage à vélo-stepper. A ma connaissance, c’est la première fois que cet engin de sport a été utilisé à cette fin.

Peux-tu nous décrire ton itinéraire ?

Je suis parti de Forcalquier dans les Alpes de Haute-Provence pour rejoindre Millau dans l’Aveyron.

Le paysage sans limite du plateau du Larzac s'ouvre sur un ciel immense

Le paysage sans limite du plateau du Larzac s’ouvre sur un ciel immense

J’ai accompli ce périple en 4 étapes. Plus une demi-étape.

  • La première entre Forcalquier et Villes-sur-Auzon dans le Vaucluse (via Banon, Sault et les Gorges de la Nesque) ;
  • La deuxième entre Villes-sur-Auzon et Uzès dans le Gard (via Carpentras, Bedarrides, Château-Neuf-du-Pape, Roquemaure et Tavel) ;
  • La troisième entre Uzès et Avèze dans le Gard (via Moussac, Aigremont, Sauve, Saint-Hyppolyte-du-Fort, Gange et Le Vigan) ;
  • La quatrième entre Avèze et Saint-Rome de Tarn (via Alzon, La Couvertoirade, L’Hospitalet-du-Larzac et Sainte-Eulalie) ;
  • et enfin la « petite dernière » entre Saint-Rome de Tarn et Millau (par la vallée du Tarn et le viaduc de Millau).

J’ai parcouru environ 420 kilomètres à raison d’une centaine de kilomètres par jour à l’exception du dernier où je n’ai fait qu’une trentaine de kilomètres.

Comment as-tu préparé ton voyage ?

Je n’ai pas véritablement préparé ce voyage. C’est plutôt ce voyage qui m’a servi de préparation pour réaliser la Diagonale que j’ai accomplie l’année suivante.

Quels sont les plus du voyage à vélo dans les régions que tu as traversées ?

La position droite sur le vélo-stepper permet une vision « panoramique ». Depuis l’engin, les paysages du Luberon, des Cévennes et des Grands Causses se dévoilent sans pudeur et offrent un spectacle magnifique.

Les champs de lavande semblent monter à l'assaut des premières pentes du mont Ventoux

Les champs de lavande semblent monter à l’assaut des premières pentes du mont Ventoux

Les points négatifs du vélo-stepper ?

Le vélo-stepper n’est pas un vélo de randonnée. Il n’aime ni le vent (surtout de face) ni les fortes déclivités des routes de montagne. La vallée du Rhône (pour son mistral) et les Cévennes (pour ses routes pentues), n’ont pas été ses terrains de jeux favoris.

Quels ont été les plus beaux endroits sur ton parcours ?

  • Le plateau d’Albion et ses champs de lavande qui montent à l’assaut des premières pentes du Mont Ventoux ;
  • Les Gorges de la Nesque qui dévoilent leur beauté sauvage dans la douce lumière d’un soleil fatigué d’avoir trop brillé ;
  • Ce petit village du Luberon perché sur son acropole de pierre ou celui des Cévennes qui, sous un soleil naissant, tente de garder précieusement le secret de son bonheur ou encore ce village templier ancré sur le plateau du Larzac qui m’offre la fraicheur de ses étroites ruelles.

Voyage à vélo-stepper

Dans les Cévennes, la route dévoile un à un de graves villages silencieux

Dans les Cévennes, la route dévoile un à un de graves villages silencieux

Comment étaient les routes et la circulation ? 

Le cyclotourisme l’été dans le sud de la France est en passe de devenir un sport extrême. C’est sans doute l’allure très particulière de l’attelage « vélo-stepper / remorque » qui ont conduit la plupart des automobilistes à me manifester l’indulgence qu’ils n’ont pas toujours avec les cyclistes « classiques ».

L’accueil des locaux sur la route ?

Le vélo-stepper est un engin surprenant qui laisse rarement indifférent. C’est un formidable moyen pour faire des rencontres. Elles ont été nombreuses tout au long de ces 5 journées de voyage.

Niveau logement et nourriture, comment tu gérais ?

J’ai opté pour « l’autonomie complète ». De ce fait, j’ai été assez lourdement chargé.

Comme un vent de liberté soufflant sur le plateau du Larzac

Comme un vent de liberté soufflant sur le plateau du Larzac

Le budget de ton voyage ?

Le poste budgétaire le plus important a été la location du vélo-stepper. Ne sachant pas si j’allais entreprendre d’autres voyages avec cet engin, j’ai préféré le louer pour voir… (Depuis j’ai fait l’acquisition de cet engin).

Tu peux nous décrire ton équipement ?

J’ai équipé le vélo-stepper d’un garde boue et pour transporter mon barda, je l’ai lesté d’une remorque.

Quel est ton meilleur souvenir de voyage ?

Le moment où je me suis endormi rassasié sous la voute étoilée de la plus belle des nuits d’été.

La pire galère ?

On ne peut pas à proprement parler de galère mais plutôt de prix à payer. Avec le vélo-stepper, rien n’est donné. Tous les bonheurs ont un prix. Même les plus petits. Disons qu’avec cet engin, il faut être généreux dans l’effort…

Ton prochain voyage à vélo, c’est pour quand et où ?

J’ai effectué ce périple pour me convaincre qu’il était possible d’accomplir de longues distances à vélo-stepper. Cette escapade a été le prélude à un voyage que j’ai accompli un an plus tard. J’ai traversé la France dans sa plus grande longueur. Cette Diagonale à vélo-stepper, avant d’avoir été un défi sportif a été une très belle aventure humaine. Je l’ai racontée dans un livre. L’ouvrage s’intitule « La France en diagonale ». Il vient de paraître aux éditions Sipayat.

Un dernier mot pour convaincre les lecteurs du blog de voyager à vélo ?

Inutile de convaincre les lecteurs de ce blog. Ils savent que voyager à vélo c’est mieux parce qu’à vélo tout est plus beau. En revanche, la plupart d’entre eux ignorent sans doute qu’à vélo-stepper, tout parait plus extraordinaire. Je peux en témoigner.


Alors, envie d’essayer le voyage à vélo-stepper ?

Si l’idée d’une aventure de quelques jours à vélo vous tente, allez faire un tour sur le nouveau site la Clacyclo. La Clacyclo est une aventure de 5 jours à vélo, qui aura lieu du mercredi 1er au dimanche 5 mai. Départ : Paris, arrivée : inconnue !

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