La Sicile à vélo

David, début de quarantaine depuis quelques semaines, vit depuis 1 an en Lettonie avec sa femme. Il nous raconte leur traversée de la Sicile à vélo, réalisée en octobre 2017.

Difficulté du voyage : 4/5

Pourquoi avoir choisi la Sicile à vélo ?

Le but de ce voyage était de fuir la grisaille automnale et de prolonger le court été letton dans le sud de l’Europe. Entre Israël et La Sicile, ma femme a préféré pédaler en Sicile malgré le fait qu’il y aurait du dénivelé et qu’il ferait plus frais.

Et accessoirement au voyage, c’était aussi l’occasion de retrouver une partie de ma famille venue de France pour des vacances communes pendant une grosse semaine.

C’était ton premier voyage à vélo ?

Non, j’ai commencé à voyager à vélo en 2009. J’ai aussi le plaisir d’accueillir les cyclos de passage en Lettonie par l’intermédiaire du réseau Warmshowers. Une autre façon de voyager !

Quel a été votre itinéraire ?

Ayant joué aux touristes avec ma famille avant de commencer le voyage, l’itinéraire était simple : rejoindre Messine en traversant l’île par l’intérieur pour aller là où les touristes ne vont pas généralement. Disons découvrir une Sicile plus authentique.

Ensuite de retour sur le continent, rejoindre Bari où nous attendait l’avion du retour.

Cela représente combien de kms au total ? 

Nous avons pédalé 535 km en Sicile en 10 jours soit un peu plus de 50km/j, (+ 430 km en Italie du Sud en 10 jours aussi).

Comment avez-vous préparé votre voyage ?

Comme expliqué plus haut, nous devions nous rendre à Bari depuis Trapani en Sicile. Je n’ai pas regardé les guides touristiques, ni ceux spécialisés dans le cyclotourisme. J’ai juste regardé la carte et j’ai choisi les plus petites routes possibles.

Pourquoi conseillerais-tu la Sicile à vélo ?

Le contact avec les locaux a été très bon. L’intérieur de la Sicile, c’est vraiment un désert humain. Il y a donc assez peu de véhicules et je dirais que la conduite des Siciliens a été plutôt respectueuse.

Les paysages de petites montagnes sont beaux mais un peu répétitifs à la longue. Les toutes petites routes sont désertes, et pour cause, elles sont souvent coupées par des glissements de terrain, donc interdites aux voitures. Seules les 4 roues motorisées s’y aventurent.

Y a-t-til eu des points négatifs pendant ce voyage en Sicile ?

Gros problème d’hygiène avec les poubelles et les décharges sauvages.

Quels ont été les plus beaux endroits sur votre parcours ?

L’Etna, avec son sommet enneigé, a été un magnifique point de mire une bonne partie du voyage. Les villages sont souvent perchés, ils sont très photogéniques.

Ville de Gangi et vue sur l’Etna

Comment sont les routes et la circulation siciliennes pour un voyageur à vélo ? 

L’intérieur de l’île est très tranquille au niveau de la circulation. Les routes sont en général mauvaises, voire très mauvaises mais à vélo ça ne dérange pas.

Il y a quelques kilomètres de piste cyclable vers Tropea.

Que dirais-tu de l’accueil des locaux sur la route ?

Les Siciliens sont des gens ouverts et plutôt curieux, prêts à aider au cas où. Le fait de parler l’italien facilite grandement la communication. Quelques petits cadeaux reçus en cours de route.

Niveau logement et nourriture, comment avez-vous fait ?

Pour le logement, c’était simple, il était constamment avec nous, la tente donc.

Pour la nourriture, nous avons fait le plein de céréales dans un supermarché de marque allemande car c’est assez difficile d’en trouver. Sinon approvisionnement dans les supérettes des villages traversés et au marché.

J’ai toujours un jour de provisions en cas de mauvais temps.

Le budget de votre tour de la Sicile à vélo ?

Sur place, entre 5 et 10€ par jour pour 2 personnes. L’avion de Kaunas à Trapani avec Ryanair a coûté 260€ (70€ le ticket et 60€ pour le vélo). Le retour, depuis Bari vers Riga avec Wizzair, a coûté environ 200€.

Tu peux nous décrire ton équipement ? 

J’ai acheté mon vélo en 2009, c’est un rando cycles fait sur-mesure. Avec les kilomètres accumulés au fil du temps, il n’y a plus que le cadre, la selle et le guidon qui sont d’origine. Je ne regrette pas l’investissement fait.

Pour le matériel, là aussi j’utilise le même depuis de nombreuses années. Sacoches Ortlieb classic qui commencent à fatiguer, une tente Vaude Mark II Light qui tient le coup.

Mon matelas auto-gonflant, marque Trangoworld, acheté en 2009, a rendu l’âme au cours du voyage.

Pour lé réchaud (à alcool), j’avais opté pour le réchaud P3RS, fabriqué à partir d’une canette afin de gagner du poids pour l’avion.

Quel est votre meilleur souvenir de ce voyage à vélo en Sicile ? 

Je dirais le bivouac avec la vue sur l’Etna et le lever de soleil le lendemain.

Une ou des galères ? 

Trouver des endroits où dormir avec la tente. Chaque parcelle à l’intérieur des terres est utilisée par l’agriculture, il se révèle assez difficile de trouver des endroits tranquilles mais on finit toujours par trouver.

Ton prochain voyage à vélo, c’est pour quand et où ?

Peut-être quelques petites échappées en Lettonie le temps d’un week-end prolongé dès que les températures seront plus clémentes.

Pourquoi voyager à vélo selon toi ?

Voyager à vélo en autonomie complète, c’est la liberté de prendre son temps et de profiter du moment. La liberté, ça n’a pas de prix.

Retrouvez David sur Facebook ici. Et si vous aimez l’Italie, voilà un autre récit de voyage à vélo dans ce pays magnifique : la Sardaigne à vélo.

Un petit voyage à vélo en Sicile, ça vous tente ? Dites-nous tout en commentaire de cet article !