Pour son premier voyage à vélo, Emmanuel a parcouru 800 kms entre Lyon et Porto Vecchio, l’occasion de découvrir le sud-est de la France à vélo. Et grâce au vélo, l’occasion de découvrir ces belles régions en profondeur et en liberté : les Gorges du Verdon, le Luberon, la vallée du Rhône, la Corse, des noms enchanteurs…
Un récit de voyage à vélo qui donne des fourmis dans les jambes !
Peux-tu nous décrire ton itinéraire en détails ? Combien de kilomètres tu as pédalés au total ? Combien de kilomètres faisais-tu par jour ?
J’ai traversé le sud de la France de Lyon à Porto Vecchio en passant par :
Lyon > Malleval > Mirmande > Banon > Esparron du Verdon > Sainte Croix du Verdon > Palud sur Verdon > Tourette > Nice
Puis en Corse du sud j’ai pédalé d’Ajaccio à Porto Vecchio: Ajaccio > Porto Polo > Sartene > Bonifacio > Porto Vecchio
Au total j’ai pédalé un peu moins de 800 kms: 600 sur le continent et 170 en Corse en 11 jours avec en moyenne 70 kms par jour. Au total, cela représente 6500 mètres de dénivelé positif soit 500 par jour. Le tout à 20 km/h de moyenne.
Tu passais par des pistes cyclables ? Comment as-tu préparé ton trajet ?
J’avais la possibilité de faire que de la piste cyclable pour la partie France continent grâce à la ViaRhôna qui est une piste cyclable qui part de Genève jusque dans le sud de la France en suivant l’autoroute du soleil.
Cependant j’ai préféré opter pour une petite partie de ViaRhôna (piste cyclable) le long du Rhône et bifurquer à Pierrelatte direction le parc du Luberon puis le Verdon pour faire de la route et du chemin.
Côté Corse il n’y a malheureusement pas de pistes cyclables. Donc j’ai roulé sur des départementales et nationales le long des côtes (ça se fait tout de même bien malgré ce que j’ai pu lire).
J’ai préparé mon trajet avec Google Maps comme seul allié
J’ai préparé mon trajet avec Google Maps comme seul allié. C’est un outil puissant et convivial puisqu’il intègre le voyage à vélo. Petit à petit je choisissais des villes/villages en cliquant dessus afin de voir quelques photos et des infos sur la ville (nombre d’habitants, points d’intérêts, monuments…).
Une fois la ville choisie, je sondais au hasard quelques points sur la route à prendre et faisais un Google Street. Cela permet de voir la taille de la route et l’environnement. Hyper pratique. A noter que Google Maps donne le temps de parcours intégrant le dénivelé.
Attention cependant à ceux qui ne veulent faire que de la route. Lorsque l’on choisit l’option vélo, Google Maps considère toutes les routes incluant les chemins et même chez des privés. Ce qui peut amener à des situations causasses et inattendues (du genre passer à travers les vignes ou encore dans un champs de blé). J’ai trouvé ça hyper cool et cela a ajouté un peu de piment à certaines étapes.
Tu as voyagé seul ou à plusieurs ?
Côté Continent j’ai voyagé seul, en Corse j’ai pédalé avec mon pote Felix que je remercie de m’avoir accompagné !
Comment étais-tu équipé ?
Mon velo est un Trek CrossRip 2 2017. C’est un vélo hybride : route, chemin et très sportif.
Je dois dire que j’en suis très content. Je n’ai eu aucun incident avec un chargement de 25 kilos à l’arrière en passant par des chemins parfois faits uniquement pour VTT !
Je voulais un vélo sportif (et non une randonneuse un peu trop lourde à mon goût) qui pouvait être équipé en porte bagages.
Côté équipements principaux : sacoches Vaude et couchage hammac de bivouac. GPS : iPhone sur mon guidon avec Google Maps + l’appli Cyclemeter pour suivre mes performances.
Au niveau énergie, je voulais être autonome. D’une part, par ce que c’est pratique et écolo et d’autre part pour montrer que c’est possible ! J’avais donc un panneau solaire qui alimentait en permanence mon iPhone et qui rechargerait une power bank pour alimenter/recharger mes lumières le soir.
Pour la nourriture, j’avais préparé un granola maison pour le petit déj et barre énergétique à la figue pour la journée.
C’était ton premier voyage à vélo ?
Oui (et pas le dernier ;))
Quels ont été les points d’intérêt sur le parcours ?
Sans équivoque la nature et la diversité des paysages !
Quelle partie de ton voyage as-tu préféré : Via Rhôna ? Verdon, Lubéron ou Corse ?
J’ai apprécié la ViaRhôna pour sa belle balade le long du Rhône, le Luberon et le Verdon pour les forêts magnifiques, les champs de lavande, les cultures de tomate et les vergers ainsi que les lacs d’Esparron et Sainte Croix qui sont paradisiaques.
La Corse pour la proximité des montagnes, les côtes le long du littoral incroyables, les gens charmants et ses criques dingues sans parler des produits corses…
Des points négatifs ?
Si c’était à refaire j’enlèverais pas mal de choses notamment la popote et le réchaud gaz
Pas tellement. Le vent peut être très déstabilisant. Et mon vélo était un peu trop chargé. Si c’était à refaire j’enlèverais pas mal de choses notamment la popote, le réchaud gaz, etc. C’est facile de s’arrêter le long de la route pour un sandwich, une terrasse. Pour le petit déjeuner, on peut en trouver facilement à 5€ le long de la route.
Comment étaient les routes et la circulation ?
À vrai dire, dès que je montais sur mon vélo, circulation ou pas, mon précepte était de rester concentré. Tout le temps.
On n’a pas à se plaindre, les routes de France sont très bonnes (même s’il faut évidemment plus d’espace réservé aux vélos). J’ai pris la Nationale 7, le jour où le trafic était le plus noir dans la vallée du Rhône, ça fait un peu peur mais quand tu doubles 15km de bouchon, ça en devient marrant !
À vrai dire, dès que je montais sur mon vélo, circulation ou pas, mon précepte était de rester concentré. Tout le temps.
Comment tu t’organisais pour le logement (camping, auberges, hôtels, Warmshowers, etc) ?
J’ai fait du bivouac sauvage, camping et camping à la ferme. Je n’avais rien réservé à l’avance.
L’avantage c’est que tu n’as pas de pression, tu te lèves le matin si tu fais ton étape c’est bien, si tu as envie de t’arrêter avant tu peux, si tu te sens d’aller plus loin tant mieux !
Le bivouac sauvage était bien mais compliqué à organiser. En effet, il fallait que je mange tôt et je devais reprendre mon vélo pour m’éloigner des habitations avant que le soleil ne se couche. Après une belle journée à pédaler, c’est un peu dur de se refaire un col de 5kms… Trouver de l’eau n’était pas facile non plus.
Le camping est donc pas mal, tu appelles une heure avant d’arriver pour t’assurer qu’il y a de la place et dans 95% des cas, pour une tente c’est bon. Dans mon cas, j étais en hamac qui est un couchage assez fun ! C’est léger, tu t’affranchis d’un tapis de sol et tu n’as pas mal au dos. Celui que j’ai choisi peut faire tente pour dépanner. Bien pratique quand les campings sont dénués d’arbres ! Par contre l’humidité est à redouter. Il faut que je trouve un moyen pour y faire barrage.
Quel est ton meilleur souvenir du voyage ? La pire galère ?
Tu as oublié de mettre des « S » à souvenirs 🙂 Rapidement:
La sensation de liberté, le fait de s’arrêter boire un Perrier et finalement se faire servir un lièvre à la royale et passer la nuit dans le jardin du restaurateur (merci Joseph!), cueillir une tomate dans un champ et la croquer sur ton vélo, voyager seul et rencontrer des gens sympathiques et d’une générosité incroyable. Revoir ton pote après une semaine seul. Faire un petit signe à quelqu’un que tu croises en vélo qui vit les mêmes sensations que toi.
Émotionnellement mon meilleur souvenir reste quand même le moment où je suis arrivé au dessus d’un col après 20 kms de montée à 20h, quand tu vois le panneau du col, tu craques et là tu te dis : je l’ai fait ce voyage !
La plus grande difficulté était le froid à 1000m d’altitude avec l’humidité. Heureusement des gens sont venus me réveiller pour m’apporter des couvertures ! Une autre galère consiste à bivouaquer dans les hauteurs d’Ajaccio dans le maquis…
Ton prochain voyage à vélo, c’est pour quand ? et dans quel(s) pays ?
J’ai vraiment envie de continuer à découvrir la France à vélo.
J’ai vraiment envie de continuer à découvrir la France à vélo. Je me dis que maintenant je peux même partir trois jours en TER et visiter une partie d’une région française. Pour un voyage plus long, le Love Tour ! Et peut être un jour, je prends mon vélo, pour une semaine ou plus, sans aucune route prédéfinie et sans but. Tu pars à l’instinct. Ca, ça doit être dingue !
Un dernier mot pour convaincre les lecteurs de notre blog de partir découvrir la France à vélo ? Pourquoi as-tu aimé voyager à vélo ?
A vélo, le sens du mot voyage reprend son authenticité
En vélo tu apprécies tout ! Tu peux faire des distances assez longues ce qui te permet d’avoir une diversité de paysages et de climats à une vitesse humaine. Tu peux voir, sentir l’évolution de la nature au fur et à mesure que tu avances (impossible à voir en train ou en voiture sans parler de l’avion). Le rapport au temps et à l’espace est donc plus naturel, plus humain.
Le sens du mot voyage reprend son authenticité : le chemin d’un lieu à un autre est plus éloigné. Tu te sens vraiment libre et tellement content de trouver un peu d’eau chez un particulier car tes gourdes sont vides, de terminer une journée après l’effort avec une petite spécialité locale et une bonne fatigue, t’endormir à la belle étoile et te réveiller avec des arbres au dessus de toi.
J’ai aimé discuter avec des gens à qui j’ai donné envie de partir à vélo, de voir que sans confort et après l’effort, les personnes que j’ai rencontrées me tendaient une bière avant même de m’avoir dit bonjour !
Pour résumer, je me suis aperçu qu’à vélo on apprend à se contenter de tout.
Pour résumer, je me suis aperçu qu’à vélo on apprend à se contenter. Se contenter de ce qu’il t’arrive sans se plaindre et vivre chaque instant, bon ou mauvais.
Pour finir, j’aimerais remercier Felix, Stan et Cocox, Kevin, ma famille et mes petits collègues qui m’ont supportés et tous ceux qui m’ont aidé à faire ce beau voyage à vélo.
P.S.: je n’avais jamais fait de vélo avant ce voyage, le voyage à vélo est vraiment à la portée de tous avec un peu d’entraînement pour ceux qui en douteraient !
Merci à Emmanuel d’avoir répondu avec enthousiasme à toutes nos questions !
Et vous, ça vous dirait de partir découvrir le Luberon, la Corse du sud, le Verdon ou encore la vallée du Rhône à vélo sur la ViaRhona ? Vous avez peut-être déjà parcouru ces belles régions à vélo ? Dites-nous tout en commentaire de cet article !
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Salutations nous vous remercions pour les éléments soulevés par votre rédaction. Nous aimerions vous faire découvrir les avis de Jean-Louis SCHUK, candidat Les Républicains aux prochaines élections de 2017 en région Rhône-Alpes, via un groupe de sujet économiques. Merci, le responsable de campagne de Jean-Louis SCHUK.
Merci pour la tenue de ce site qui permer les remontées d’informations de cyclistes lamda, de très loin les plus nombreux . J’aurais aimé savoir les dates du voyage, le tarif et les conditions sur la traversée continent/Corse et retour, un prix moyen d’une nuit en camping, et le budget global de si belles vacances .
J’ai bien l’intention de faire « mon » tour de Corse en 2018 . Le vélo et l’équipement sont au point, reste l’enveloppe . Si tout se passe comme je le souhaite, vous saurez, via Globalbiker, tout ce que j’aurais aimé savoir avant de partir .
Merci de nous donner envie d’avoir envie . . . A que salut ! Denis .
Merci à vous Jean pour vos encouragements, cela fait très plaisir ! C’est effectivement mon ambition de rassembler un grand nombre de témoignages de cyclotouristes pour faciliter la vie de ceux qui organisent leur voyage.
Je ne saurais pas vous en dire plus sur les tarifs / le budget global. Emmanuel a fait ce voyage en juin 2016.
Avec plaisir pour accueillir votre récit de voyage sur la Corse quand vous rentrez 😉 N’hésitez pas à m’écrire: arthur(.)catani(@)gmail(.)com
Bons préparatifs et à bientôt !
Arthur
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