Emilie a 24 ans. Elle est freelance en communication à mi-temps et jeune auteur l’autre moitié du temps. Elle aime voyager à vélo mais pas que : elle est aussi régulièrement en montagne pour faire du ski de randonnée ou de l’escalade.

Emilie Comme sur des roulettes

Emilie vient de publier le livre Comme Sur Des Roulettes, récit d’un voyage à vélo en Asie centrale.

Voyage entre amis. Juin 2015

#Grandsespaces. Difficulté : 4/5

Salut Emilie, pourquoi ce projet de visiter l’Asie centrale à vélo ?

Ce voyage a duré 3 mois, pendant l’été 2015, entre Oulan-Bator en Mongolie et Almaty au Kazakhstan

Ce voyage a duré 3 mois, pendant l’été 2015, entre Oulan-Bator en Mongolie et Almaty au Kazakhstan en passant par le nord de la Chine. Ca a été un voyage très chaotique car pas assez préparé pour affronter la steppe à vélo.

Sans trop réfléchir aux conséquences, nous avons pris la décision, à l’escale de notre avion, de faire le trajet à vélo et non en bus. Une fois arrivés à Oulan-Bator nous avons donc passé trois jours à chercher : deux vélos, des sacoches, un réchaud, une carte routière, etc… Bref ça partait mal…

On avait pris nos billets d’avion pour la Mongolie sur un coup de tête, parce qu’on avait envie de découvrir l’Asie Centrale.

Itinéraire Comme sur des roulettes vélo

C’était ton premier voyage à vélo ? 

Oui ! Complètement novices, c’est ce qui a fait qu’on a enchaîné les erreurs de débutants. Heureusement elles se sont transformées en anecdotes ubuesques, mais sur le coup on n’en menait pas large (sans eau au milieu de la steppe avec un porte-bagage cassé par exemple…)

Peux-tu nous décrire ton itinéraire à vélo ? 

Nous sommes partis d’Oulan-Bator en Mongolie, puis on est resté 1 mois en Mongolie jusqu’à passer dans la province du Xinjiang au nord de la Chine, où on est resté un mois aussi, et enfin on est passé au Kazakhstan pour terminer à Almaty.

On était pas du tout assez entrainés et légers pour affronter ce qui nous attendait. En ajoutant à ça l’état des routes (surtout de la pistes) on a fait seulement 2000 km en 3 mois. On a enchainé les galères et les pannes, pas idéal non plus pour avaler des kilomètres. Au début on faisait du 30 km par jour, à la fin plutôt autour de 80 km.

Comment as-tu préparé ton voyage ? 

Ben heu… justement c’est la le problème. On n’a rien préparé. On a eu 3 jours à Oulan-Bator pour faire le nécessaire. Résultat on est parti sans filtre à eau dans un pays où le ravitaillement n’est pas chose aisée…

Quels sont les plus du voyage à vélo en Asie centrale selon toi ?

La liberté totale ! Dans la steppe : pas de feux rouges, pas d’aires de camping, pas de portières de voiture…. Juste son vélo et des vallons d’herbe à perte de vue.

Camping sauvage en Mongolie

Une fois sorti des grandes villes, il y a très peu d’habitant. Surtout en Mongolie où il y a 2 habitants au kilomètre carré.

Des points négatifs ? 

La météo n’est pas très clémente

La difficulté pour le ravitaillement. Il faut avoir un bon filtre à eau et porter plusieurs jours de nourriture sur soi. La météo n’est pas non plus très clémente : froid et venteux en Mongolie, très très très chaud en Chine.

Quels ont été les plus beaux endroits sur ton parcours ? 

La route du Karakorum au dessus de Kachgar : un col à 4000 avec des sommets enneigés à perte de vue, quelques yourtes au bord de lac d’altitude…

route du Karakorum vélo

Comment étaient les routes sur votre voyage ? 

On a eu 50% de tout terrain où on avance pas vite mais au moins on est peinards et 50% de routes roulantes certes mais pas idéales pour les vélos (les camions roulent comme des dingues !).

L’accueil des locaux sur la route ? 

En Asie Centrale l’accueil est une valeur suprême.

Super chaleureux. Le vélo aide bien et en Asie Centrale l’accueil est une valeur suprême. On a toujours trouvé de l’aide et on a eu pleins de cadeaux sur la route. Surtout de la nourriture, on a même eu une pastèque ! Pas simple à trimbaler.

Vélo en Asie centrale

Niveau logement et nourriture, comment vous gériez ? 

On dormait surtout en camping sauvage, cette région est parfaite pour ça.

On dormait surtout en camping sauvage, cette région est parfaite pour ça. En nourriture ce n’était pas génial. On a eu du mal à varier et à manger à notre faim à cause du manque de points de ravitaillement sur la route. Dès qu’on arrivait dans les grandes villes on dévorait tout ce qui nous passait sous la main.

Camping sauvage Mongolie

Le budget de ton voyage ? 

Autour de 3000 euros pour 3 mois par personne, ce qui inclut le billet d’avions (600 euros) et l équipement (200 euros). A ce prix là, on avait un équipement miteux, on s’est servi de chambres-à-air usagées comme tendeurs.

Tu peux nous décrire votre équipement ? 

On avait 2 VTT d’occasion, de marque chinoise. On a fait un mix sac de randonnée (avec lesquels on était partis) et on a ajouté à ça des sacoches même pas étanches. On a fait au plus basique : pas de béquille, pas de compteur kilométrique, guidon plat…

3 ans plus tard, quand je regarde maintenant le vélo avec lequel je pars en voyage, je me dis que j’ai fait du chemin. Pour le bivouac on avait amené de France une tente (Go Sport, 2,5kg) et notre duvet. On s’était dit que le tapis de sol n’était pas nécessaire : grave erreur !

Quel est ton meilleur souvenir de voyage ? 

Les chevaux se sont mis à courir tranquillement à nos côtés, comme une douce escorte.

En Mongolie, on s’est retrouvés à pédaler au milieu d’un troupeau de chevaux en liberté, l’orage montait au loin, on venait d’enchaîner le dénivelé et le retour sur le plat faisait du bien aux jambes.

Voyager à vélo en Asie centrale

Les chevaux se sont mis à courir tranquillement à nos côtés, comme une douce escorte. C’est souvent ce souvenir qui me revient à l’esprit quand je pense aux moments forts que j’ai vécus. Parfois l’attention s’arrête sur des trucs inattendus.

Une galère ? 

Quand on a cassé un de nos porte-bagages. On n’avait pas de béquille et il n’y a pas d’arbre en Mongolie pour poser son vélo. Nos biclous, trop chargés et posés dans des équilibres précaires, sont souvent tombés. A chaque chute notre porte-bagages s’est fragilisé, il a fini par céder au beau milieu de rien, alors qu’on commençait à manquer d’eau.

On a mis les sacoches sur la selle et on a poussé jusqu’à trouver une route pour faire du stop. Un camionneur nous a amené dans la ville la plus proche. On a quand même mis 1 semaine avant de trouver un moyen de le réparer.

Ton prochain voyage à vélo, c’est pour quand et où ? 

C’est maintenant ! Je suis actuellement entre Grenoble et Nice via la Drôme. Je vais rester en France jusqu’à l’arrivée du froid, ensuite je pense descendre vers les Balkans pour trouver le soleil.

Un dernier mot pour convaincre les lecteurs du blog de voyager à vélo ? 

Ca fait un bien fou ! On se sent libre, léger, vivant ! Ce n’est pas suffisant comme argument ?

 

Ce voyage chaotique a donné naissance à un très beau récit de voyage. C’est le récit des mésaventures d’Emilie en Asie centrale, Comme Sur Des Roulettes, disponible ici.

Pour en savoir plus sur le voyage à vélo d’Emilie, vous pouvez aussi la suivre sur Instagram.

Alors, un petit voyage à vélo en Asie centrale, ça vous tente ? Dites-nous tout en commentaire de cet article !

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