Voyage seule puis en couple – Février 2017 – 20 000km – 14 mois – Difficulté : 3/5 – Thème : dépaysement
La genèse du projet
Peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Tiphaine, 25 ans. Après 3 ans d’études en éducation spécialisée, je pars un an en Australie en Visa Vacances Travail et y découvre pour un court trajet le voyage à vélo (petit défi de 1500 km de Perth à Espérance).
Les expériences vécues à l’autre bout du monde m’ont ouvert des portes que je ne connaissais pas et m’ont appris que vivre ses rêves est possible.
Peux-tu nous présenter ton voyage ? Pourquoi ce projet ?
6 mois plus tard je repars à vélo sur les routes de l’Europe depuis chez moi à Paris. Après avoir passé 15 mois de l’autre côté de la planète, j’avais très envie de découvrir ce qui était à côté de moi ! Je pars en juin donc pour ne pas avoir trop chaud je décide d’aller vers le Nord.
Mon premier objectif est Paris-Stockholm. Tout l’itinéraire se fait ensuite au fur et à mesure en fonction des climats et des saisons.
Europe et Afrique à vélo : itinéraire
Peux-tu nous décrire ton itinéraire en détails ?
Cela représente 20,000km au total avec une centaine de kilomètres par jour en Europe et autour de 80km en Afrique pour un total de 14 mois de voyage.
Comment as-tu préparé ton voyage ?
A mon départ de Paris, je n’avais encore aucune idée que j’allais aller en Afrique !
J’ai très peu préparé mon voyage car je pensais partir pour quelques mois à vadrouiller en été. A part l’achat de l’équipement avant de partir tout a été plutôt improvisé. A mon départ de Paris, je n’avais encore aucune idée que j’allais aller en Afrique !
Quels ont été les plus beaux endroits sur ton parcours ?
- En Europe, j’ai trouvé la côte Adriatique magnifique entre montagnes et mer turquoise.
- En Afrique, j’ai adoré traverser le Sahara (Maroc / Mauritanie). On pourrait croire que c’est toujours pareil mais en fait, on est agréablement surpris et ces étendues à perte de vue sont magnifiques !
Questions pratiques
Etat des routes et circulation ?
Europe convenable, sauf dans les pays Baltes où je me suis parfois retrouvée sur des pistes sableuses. J’ai rarement suivi un itinéraire cyclable, sauf le Greenvelo en Pologne, super itinéraire.
Je ne mentionne pas les Pays-Bas, qui sont déjà bien connus pour leur réseau cyclable ! En Afrique, il y a souvent une route principale bitumée et des routes secondaires, plus ou moins bonnes selon les endroits. C’est au petit bonheur la chance !
Comment a été l’accueil des locaux sur la route ?
Absolument incroyable et c’est ma plus belle découverte ! Quand la plupart des gens te disent avant de partir de faire attention et de te méfier des autres, se rendre compte de la bonté des personnes de ce monde est simplement magique et ce sont ces rencontres qui animent mon voyage.
Niveau logement et nourriture, comment tu gérais ?
Niveau logement j’avais avec moi ma tente et tout le matériel pour camper. En Europe, j’ai choisi de me débrouiller sans payer pour passer la nuit, j’ai donc posé ma tente un peu partout (jardins privés, dans la nature, etc). En Afrique c’était similaire et très facile.
Concernant la nourriture, je n’avais pas de réchaud les 6 premiers mois donc je mangeais essentiellement du pain, de la semoule, des fruits, des noix, du fromage etc.
En Afrique, nous étions 2 et avions un réchaud. Heureusement ! A certains endroit il y a beaucoup moins de possibilité de se ravitailler, donc nous avions toujours au moins des pâtes.
Le budget de ton voyage ?
En Europe environ 5€ / jour, en Afrique plutôt 7€ / jour, car finalement avec le coût des visas et la nourriture dans nos sacoches (pâtes, conserves) qui est souvent importée, l’Afrique revient finalement à plus cher.
Tu peux nous décrire ton équipement ?
J’avais un VTC Winora acheté neuf 450€, choisi un peu au hasard, 2 sacoches et une tente Decathlon à 20€. Pensant partir seulement quelques mois, je n’avais pas envie d’investir de trop grosses sommes au départ. Finalement, j’ai tenu 14 mois avec tout cela et j’en suis très satisfaite !
Certes, ce n’est pas le meilleur confort mais niveau rapport qualité/prix c’est excellent (sauf les sacoches qui se sont avérées très peu étanches). J’ai été très impressionnée par mon vélo qui n’a eu aucun soucis majeur (seulement de l’usure « normale »).
Souvenirs, souvenirs…
Quel est ton meilleur souvenir de voyage ?
Un soir, alors que nous traversions le Sahara, nous demandons à un garde côtier la possibilité de camper à côté de sa hutte. Il n’y voit pas d’inconvénient mais le vent est si fort qu’il nous est impossible de monter la tente.
Il nous amène donc à 500 mètres de là et nous invite à passer la nuit dans une cabane vide, les pêcheurs étant absents pour la nuit. Nous nous installons, dînons, et une heure plus tard une voiture arrive.
Les pêcheurs sont revenus ! Tous gênés car on se sent très intrusifs, nous nous excusons. Mais au lieu d’être énervés ou agacés, les 3 pêcheurs insistent pour que nous restions là. Ils trouvent un drap pour couper la cabane en deux et ainsi nous offrir un peu d’intimité.
Le lendemain, ils partagent le thé et tout ce qui puisse nous faire plaisir. Quelle leçon d’humanité !
La pire galère de ce voyage à vélo ?
Nous traversons la Tanzanie par le centre du pays. Nous nous engageons sur un chemin de terre et savons que cette zone rurale est très peu peuplée. Dans l’après-midi, quelques mouches s’agglutinent autour de nous. Mais pas n’importe quelles mouches ! Elles sont très agressives et piquent, comme des taons.
La vitesse de notre vélo ne les dissuade pas, au contraire, elles sont de plus en plus nombreuses.
Malgré la chaleur, nous n’avons d’autre choix que d’enfiler notre K-way, à travers lequel elles n’arrivent pas à piquer. Pendant 2 heures, nous nous battrons, avec une main sur le guidon et une main qui les chasse, vivant un de nos pires cauchemars. J’en viens même à me demander si nous n’allons pas mourir d’épuisement ! La transpiration, le stress, l’impossibilité de boire de l’eau, l’acharnement contre ces bêtes.
Vers 17 heures et alors que nous n’avons vu ni rien ni personne, nous nous arrêtons à une cabane abandonnée pour passer la nuit. Nous aurons la confirmation plus tard que nous nous sommes bien fait attaquer par ce qu’on appelle les mouches tsétsé.
Ton prochain voyage à vélo, c’est pour quand et où ?
Mon prochain vélo, j’étais en plein dedans le mois dernier ! J’étais partie fin février avec mon compagnon direction Bangkok à vélo. Malheureusement, à cause de la crise sanitaire causée par le coronavirus, nous avons dû rentrer et attendons maintenant de pouvoir à nouveau voyager…
Un dernier mot pour convaincre les lecteurs du blog de voyager à vélo ?
Synonyme de simplicité, liberté, aventure et rencontres.
Je conçois bien que le voyage à vélo ne soit pas pour tout le monde. Mais pour moi c’est synonyme de simplicité, liberté, aventure et rencontres. A la base, je suis une voyageuse et non une cycliste. Le vélo c’est mon moyen de voyager et à l’heure actuelle je ne vois pas meilleure façon que d’explorer le monde !
Le vélo suscite la curiosité des autres, force au respect, permet un retour à l’essentiel, permet de voyager hors des sentiers battus, le vélo c’est écolo, accessible à tous les budgets…
Bref, vous comprendrez que je suis complètement convaincue, et une seule façon de savoir si ça peut vous convenir. A vos pédales !
Alors, envie de faire de traverser l’Afrique à vélo comme Tiphaine ?
Pour plus d’infos sur le voyage de Tiphaine, vous pouvez consulter son site internet, sa page Facebook et son compte Instagram
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