Nous voici à San Pedro de Atacama, premier village au Chili après la traversée du Salar et du Sud Lipez.
Notre binôme :
- Maya, 23 ans, habituée des voyages, a terminé son master en éducation physique et a commencé une première année en kiné avant son départ.
- Alyssa, 23 ans, triathlète, sportive confirmée mais aventurière débutante, 130km en vélo par jour pour entretenir sa forme physique, terminait son bachelier en sociologie et anthropologie.
Deux personnalités différentes mais bien complémentaires.
Itinéraire :
Nous avons commencé notre voyage à Lima. Nous avons quitté la ville en bus direction Ayacucho, histoire d’éviter la terrible circulation de la capitale péruvienne.
Nos journées débutent en même temps que le levée du soleil, vers 5h30 au Perou et 6h en Bolivie et la journée de vélo s’arrête vers 16h, le temps de trouver un endroit où dormir et de cuisiner avant la tombée de la nuit.
- Ayacucho – Cusco : 562 km très vallonnés avec en moyenne 40 km de montées suivies de 40 km de descentes par jour.
Durant cette première partie nous nous sommes accordées un peu de répit à velo et avons effectué un trek de 9 jours reliant le site arquéologique du Choquequirao et l’incontournable Macchu Picchu. - Cusco – Puno : Après Cusco, nous avons rejoint Puno (387 km) en 3 jours. Nous avons enfin pu rouler sur du plat, du pur bonheur ! Nous avons donc pu augmenter les distances : entre 120 et 150 km par jour.
- Puno – La Paz : Après Puno, nous avons pris la direction de la Bolivie, 261 km direction La Paz. Nous sommes passées par Desaguadero, beaucoup moins désagréable que ce que nous avons pu lire sur des forums et des guides touristiques.
- La Paz – Oruro via Sajama : Après quelques jours de repos à La Paz, où nous avons effectué l’ascension du Huayna Potosi, nous nous sommes rendues à Oruro (534 km) en passant par le parc national du Sajama, qui nous a offert une des plus belles routes goudronnées du périple.
- Oruro – Cochabamba & Torotoro (en bus) : Une fois de plus, nous avons laissé nos vélos à Oruro afin de nous rendre à Cochabamba et le parc national du Torotoro et y effectuer quelques randonnées impressionnantes !
- Cochabamba – San Pedro de Atacama via Salar d’Uyuni & Sud Lipez : La partie la plus difficile du voyage : rejoindre le Chili par l’incroyable Salar d’Uyuni et le Sud Lipez. Nous avons décidé de ne pas prendre la route d’Uyuni mais d’emprunter une route secondaire (Copacabanita, Andamarca, San Martin, Tahua) qui est un peu plus courte et sans trafic mais qui est, en contrepartie, constituée de sable – imaginez donc la route à vélo ! Le dernier village avant une semaine d’autonomie fut San Juan, où nous avons fait le plein de vivres. Le passage du Salar fut beaucoup plus facile que ce à quoi on s’attendait, les routes sont bien dessinées par le passage des Jeep, et il est facile d’y rouler. Nous avons effectué la traversée de 82 km en une journée. La partie du Sud Lipez qui a suivi fut un petit peu moins rigolote avec des chemins de sable nous empêchant de rouler à pleine allure. Heureusement, nous n’avons pas rencontré de problème niveau alimentation / eau ou de soucis d’orientation. Par contre, le climat est très changeant : il fait extrêmement chaud la journée, et glacial la nuit (nos bouteilles d’eau étaient gelées le matin). Pour cette partie, nous avions prévu 17 jours, mais il nous a fallu que 12 jours. Il est important de noter qu’en cas de problème, il est toujours possible de compter sur les Jeep de touristes qui ne nous ont jamais refusé une bouteille d’eau ou encore quelques biscuits.
Logement :
Dès que nous arrivons dans un village, nous rendons directement au poste de santé (il y en a dans chaque village même les plus petits) ou au commissariat lorsqu’il y en a un. Nous avons rarement mis plus d’une demi-heure pour trouver un endroit où planter notre tente, un point d’eau et dans certains cas, quatre murscomme des salles de village ou école. L’accueil des péruviens et des boliviens est assez similaire, toujours très accueillants et bienveillants, venant à notre rencontre et tous très intéressés par notre projet.
Sécurité :
Nous sommes parties avec un peu d’appréhension. C’est vrai que nous sommes deux filles, qui plus est à vélo. L’Amérique du sud est composée de pays encore assez machistes mais, touchons du bois, nous n’avons encore rencontré aucun ennui ! Au contraire, la population est toujours bienveillante à notre égard.
Circulation :
Nous n’avons pas eu de soucis avec nos vélos, directement emportés de Bruxelles, en soute. Et au niveau de la circulation, les automobilistes sont très respectueux : ils n’hésitent pas à klaxonner pour nous prévenir de leur arrivée et se déportent sur la bande de côté pour ne pas nous coller.
Matériel :
[bctt tweet= »Nos vélos ont considérablement souffert dans le sable du Sud Lipez »]
Nous avons donc opté pour des vélos types trekking, acier pour Alyssa et aluminium pour Maya, avec des roues de 700×35. Nous avions pris un minimum de matériel en cas de crevaison, et nous avons pu facilement recharger nos stocks une fois arrivées sur place. A vrai dire, les crevaisons furent moins nombreuses que attendues, les routes étant en bon état la plupart du temps. Seul petit détail pour ceux qui voudraient s’y rendre à vélo : au Perou et en Bolivie, seules les pipettes de type Schrader existent (il faut donc prévoir le coup).
Les routes sont donc toutes dans un état presque irréprochables sauf le Sud Lipez : nos vélos ont considérablement souffert dans le sable, les vis de porte bagage qui sautent et une manette de dérailleur qui a rendu l’âme mais heureusement tout peut se trouver au Chili !
Alimentation :
Nous avons opté pour un réchaud à essence, moins écologique que le gaz mais beaucoup plus facile à trouver en Amérique du Sud et bien meilleur marché.
Equipement :
Nous avons privilégié la légèreté avec une tente MSR Hubba Hubba de 2 personnes. Nous avons également emporté des sacss de couchage en duvet confort -5° et des matelas Thermarest Neoair (très légers, très confortables et avec une bonne isolation).
Nous pensions voyager avec beaucoup de matériel mais à la vue d’autres cyclistes, nous nous sommes rendues compte que nous voyageons assez light, seulement deux sacoches Ortlieb Classic à l’arrière, un sac de randonnée déposé sur le porte bagage ainsi qu’une petite sacoche Ortlieb à l’avant pour les indispensables comme la crème solaire, les sous, etc.
Expérience :
C’est notre premier vrai grand voyage en vélo. Nous avions déjà fait Bruxelles – Amsterdam afin de tester notre matériel et notre endurance. C’est une étape qui s’est révélée constructive : l’un de nos vélos n’était pas adapté à ce type de voyage, il nous fallait d’avantages de sacoches, du matériel plus léger et nous avions déjà un petit peu mal aux jambes. Point essentiel : nous sommes toutes les deux cyclistes de base, ce qui a rendu ce périple envisageable car nous avons tout de même une bonne expérience pour les réparations ou encore dans la gestion de l’effort.
Choix de la destination :
[bctt tweet= »L’Amérique du Sud offre des paysages à couper le souffle, des dénivelés impressionnants et des prix intéressants. »]
Choisir la destination fut très rapide : l’Amérique du Sud offre un climat clément, des paysages à couper le souffle, des dénivelés impressionnants (nous sommes montées jusqu’au 4900m d’altitude en vélo et 6900m à pied) et des prix très intéressants.
Nous avions également reçu de très bons feedback sur des amis ayant déjà voyagé dans ces pays, et cela nous a clairement rassurées.
Pour tout vous dire, en décembre 2016, on parlait pour la première fois d’aventures en Amérique du Sud et 2 semaines plus tard on prenait nos billets d’avion, sans plus aucune possibilité de faire marche arrière.
Budget :
Nous avons toutes les deux travaillé durant nos études afin de financer le voyage, Alyssa vendeuse et réparatrice de vélo et Maya animatrice à l’Adeps. Et étonnement, le coût du voyage est beaucoup moins élevé qu’attendu, nous avons réservé nos billets d’avion aller-retour pour 500€ et la vie sur place est vraiment bon marché. Le fait d’être dans des petits villages, plutôt que dans de grandes métropoles limite nos dépenses : nous pouvons y trouver des aliments de base pour une bouchée de pain. Pour vous donner une idée, nous dépensions 10€ / jour en comptant les activités touristiques et les extras (de temps en temps une petite pizza ou une petite glace, ça fait plaisir !)
Notre plus beau souvenir :
[bctt tweet= »Chaque jour, chaque partie du voyage offre son lot d’expérience, la plupart du temps inattendues. »]
Il est difficile de ne mentionner qu’un seul souvenir car chaque jour, chaque partie du voyage offre son lot d’expérience, la plupart du temps inattendues.
Juste parfois le fait de pouvoir déjeuner au bord d’un lac, de voir des paysages magnifiques, de dormir dans la tente au sommet d’une montagne, isolées de toute population, et aussi le fait de pouvoir juste retrouver des plaisirs simples comme une belle route en macadam, un petit déjeuner composé d’autre chose que de l’avoine, une douche chaude ou des toilettes…
Galères :
Aussi étonnant que cela puisse paraître, en plus de deux mois de voyage, nous n’avons connu pratiquement aucune galère si ce n’est que quelque jours de maladie (ce qui n’est rien comparé à d’autres voyageurs) ou le fait de devoir pousser son vélo dans le sable pendant 10 km. On en bave sur le moment mais on en rigole toujours bien quelques heures après !
Nos aventures :
[bctt tweet= »Fini le « all inclusive », bonjour les échanges et les rencontres. « ]
Nous essayons, dès que possible, d’alimenter notre page Instagram et notre page Facebook. Nous sommes en train de créer un blog car nous voulons montrer aux gens sportifs, ou non, qu’un autre mode de voyage est possible. Fini le « all inclusive », bonjour les échanges et les rencontres. Un petit sac sur le dos, un petit peu d’argent en poche, et c’est parti pour les plus belles découvertes (culturelles ou naturelles) : nous voulons y mettre toutes nos bonnes astuces au niveau du matériel, des itinéraires, des randonnées, etc…
Je n’ai jamais pensé à voyager avec mon vélo, je trouve ça assez contraignant en fait. En tout cas, je vous respecte pour votre aventure, vous avez beaucoup de courage !
Tu devrais essayer Mélodie ! Une fois qu’on y a goûté on ne peut plus s’arrêter 🙂
A bientôt,
Arthur
Salut; j’ai l’envie folle de partir traverser un pays d’amérique du sud en vélo sur la période de février/mars et ou Avril , j’avais pensé au Chili surtout pour le climat. Serait-il possible de rentrer en contact avec Maya et Alyssa pour leur poser des questions et avoir leur retour sur leur expérience ainsi que des conseils ? ET puis je suis preneuse de tout autres conseils d’expérience de vagabond en vélo également
Merci super site
A bientôt Lysa
Bonjour Lysa, oui je t’envoie leur adresse email sur votre boîte mail. Fais un tour sur les autres articles du blog pour les conseils tu devrais trouver pas mal de retours d’expérience hyper utiles.
Bon week-end,
Arthur
Personnellement j’ai fait Argentine, Bolivie et Pérou, et c’était un voyage incroyable. Très dur physiquement à cause du dénivelé ou de la chaleur (en Argentine), mais des paysages époustouflants. Je ne connais pas le Chili en revanche.
Salut,
Je souhaiterai traverser en vélo l’équateur le pérou ou la bolivie en février et je voudrais savoir si la tente est un indispensable ? En effet si j’ai la chance de pouvoir m’arrêter dans un hotel chaque soir cela me permettrait à la fois d’ajouter du confort à mon voyage et d’économiser pas mal d’argent pour le matos nécessaire à du camping en altitude.
Merci d’avance de ton temps et bonne journée !
Salut George, en camping tu économises de l’argent sur les logements mais dans les pays que tu cites (Bolivie, Pérou, Equateur), les petits hôtels sont vraiment à des prix abordables, donc non, la tente n’est pas vraiment indispensable, sauf si tu es un amoureux du camping sauvage 😉
Arthur
Bonjour Maya et Alyssa super votre voyage. Je suis un amoureux inconditionnel de l’Atacama et des Andes, où j’ai déjà effectué 3 voyages à vélo en tout 7,5 mois.
Effectivement quand on en revient on croit avoir rêvé dans des coins comme le Sud Lipez ou certaines portions de la Ruta 40 en Argentine.
J’ai pas mal écrit sur ces différents voyages l’un de ces récits :
https://www.myatlas.com/lucbertrand/le-desert-datacama-a-velo-ou-le-reve-eveille
Entre autres je fais écrire pour la revue CCI (cyclo camping international). Peut-être connaissez-vous ? CCI organise chaque année le festival du voyage à vélo à Vincennes , en 2020 le we des 18 et 19 janvier.
CCI a une revue trimestrielle dans laquelle nous avons une rubrique voyage et votre voyage hors le fait qu’il se déroule dans ce coin fabuleux de l’Amérique du Sud Pérou, Bolivie et Chili il présente deux caractéristiques très intéressantes pour le lecteur, un premier grand voyage et deux filles. Si vous êtes tentées par l’aventure de l’écriture vous pouvez me contacter à l’adresse suivante et je vous expliquerai : luc.devors@gmail.com
En tout cas bravo et merci de m’avoir fait rêver et peut-être à plus tard
Luc