Clotaire nous raconte son voyage à vélo au long cours et en particulier son passage en Grèce.
Je m’appelle Clotaire, j’ai 27 ans et je suis infirmier/photographe/voyageur. Je voyage depuis maintenant quelques années, presque à plein temps. Je pense qu’il y a des carrefours dans la vie de chacun, et à un des miens, j’ai décidé de prendre la route de la lenteur.
Voyage entre amis. Niveau de difficulté : 2/5. Mai 2018
#Grandsespaces #Voyageaulongcours #Culture #Langue
Salut Clotaire ! Peux-tu nous présenter ton voyage à vélo ? Pourquoi ce projet ?
Ce voyage c’est celui qui me convient le mieux, celui qui est le plus proche de qui je suis et de ce à quoi j’aspire. Le voyage à vélo est à allure humaine et « by faire means » comme disait Bouvier, et ce pour une longue durée qui reste indéterminée.
Je suis aux portes de l’Iran à l’heure actuelle après avoir roulé presque 9000km dont plus de 7000 en Europe.
Pourquoi ce projet ?
Ce voyage mêle absolument tout ce que j’aime : le vélo, le voyage aventureux, la photographie et la rencontre avec l’Homme.
Tout simplement parce qu’il mêle absolument tout ce que j’aime : le vélo, le voyage aventureux, la photographie et la rencontre avec l’Homme.
L’Europe est trop souvent vite traversée pour arriver dans des zones plus exotiques. Mais elle me fascine cette Europe, ce pourquoi je voulais lui rendre hommage en parcourant à vélo des pays un peu plus méconnus : Moldavie, Roumanie, Ukraine, Transnistrie.
C’est ton premier voyage à vélo ?
Non ! J’ai déjà relié la Croatie depuis la France ainsi que la Suède. Mais beaucoup trop court !
Peux-tu nous décrire ton itinéraire en détails ?
Alors la première partie du voyage s’étale de la France à Oman. En passant par :
- Belgique
- Hollande
- Allemagne
- République tchèque
- Pologne
- Ukraine
- Moldavie
- Transnistrie
- Moldavie
- Hongrie
- Slovaquie
- Hongrie
- Serbie
- Croatie
- Bosnie
- Monténégro
- Albanie
- Grèce
- Turquie.
Puis là cap sur : Iran – EAU – Oman.
Vol jusqu’au Caire et traversée du continent jusqu’en Afrique du sud. Et après c’est flou !
Combien de kilomètres as-tu déjà parcourus à vélo ?
A l’heure ou j’écris, 9027km pour 139 jours de voyage. Et disons environ 85km par jour pédalé.
Comment as-tu préparé ton voyage ?
Concernant la préparation, je mentirais en disant que j’ai beaucoup préparé. Je savais que je partais de l’Égypte en décembre pour traverser l’Afrique mais entre mai et décembre le programme était plutôt libre.
Sur place je me renseigne sur la route à venir, à savoir : météo, visa, sécurité, trajet, sites à ne pas manquer.
Physiquement je n’étais pas sur-entraîné mais suffisamment en forme pour ne pas m’inquiéter de ça. Ensuite les envies dictent la route, et de là je me renseigne sur la route à venir, à savoir : météo, visa, sécurité, trajet, sites à ne pas manquer.
Peux-tu nous parler de ta traversée à vélo de la Grèce en détails ?
Ce que j’ai aimé en Grèce c’est le côté nature. Le pays est si grand qu’il est facile d’échapper aux plages pleines de touristes. Il suffit de bien étudier la carte pour se retrouver le soir au bon endroit, un endroit vide d’homme et de lumière pour admirer les étoiles. Une nuit au calme pour laisser la faune reprendre possession de son habitat.
On trouve en Grèce de jolis cols à passer, des plages pleines ou vides selon les envies. Des lacs en pagaille ou des coins de campagne vides de touristes.
Un bon point pour pédaler dans ce pays c’est surtout que l’ancienne route nationale en très bon état jouxte l’autoroute flambant neuf, nous laissant la route pour nous seul.
Les mois de juillet et août sont particuliers car plein de vacanciers, les relations changent, la circulation aussi. Mais là encore, il est facile de s’extraire des endroits où tout le monde se masse. Puis le climat nous a permis de ne pas monter la tente le soir mais de dormir sous une simple moustiquaire.
La population est plutôt accueillante, et dans tous les cas, comprend la situation du cycliste qui a besoin d’eau et d’un coin d’herbe pour dormir.
Nous démarrions rarement la journée sans un traditionnel café frappé, délicieux et peu onéreux. Il a d’ailleurs était difficile de s’en sevrer en Turquie ! Ces petites habitudes que l’on a et qu’il faut remplacer en passant d’une frontière à une autre.
Les chiens ne sont pas à négliger non plus. On les a trouvés bien plus nombreux ici et agressifs qu’en Roumanie, Moldavie ou Turquie par exemple. Il suffit simplement de savoir comment agir face à eux et tout va bien !
Les points négatifs du voyage à vélo en Grèce ?
Il pourrait y en avoir beaucoup d’autres selon certains, mais étant pleinement accommodé de ma vie de cycliste/voyageur/nomade, j’accepte beaucoup de choses par amour pour ce que je fais.
En revanche, les déchets… Je suis en guerre contre ça, et de plus en plus. Tout le monde le sait, mais lorsque tu vis dehors chaque jour, la seule chose commune entre presque tous les pays ce sont les déchets.
Devoir balayer du pied un magnifique coin d’herbe au bord de la mer Égée parce que personne n’a le bon sens de jeter ses déchets dans la poubelle 100 mètres plus loin, c’est vraiment ce qui pour moi est le point négatif.
Quels ont été les plus beaux endroits sur ton parcours ?
- L’immense plateau anatolien
- La Cappadoce
- Les montagnes monténégrines
- La vallée de la Drina en Bosnie.
- Les plages sauvages de Grèce
- La chaotique campagne Ukrainienne
Tu roules sur des pistes cyclables ?
Disons qu’il y a une frontière en Europe. On peut trouver des pistes cyclables ou en tout cas des petites routes de campagne en bon état et sans circulation. Passé cette frontière, l’état des routes est très souvent bon, à condition de coller aux itinéraires routiers.
Certains pays n’ayant pas d’autoroutes, les nationales sont parfaites. D’autant plus que les routes de campagne sont trop chaotiques pour que ça reste suffisamment attrayant en permanence : usure du matériel, obligation de pousser le vélo, boue.
L’accueil des locaux sur la route ?
Pour le moment, palme d’or pour les Ukrainiens.
Mis à part la Hongrie, c’était partout assez facile et chaleureux. Pour le moment, palme d’or pour les Ukrainiens.
Mais sinon disons qu’en passant par : Moldavie, Roumanie, Serbie, Albanie et Turquie, on prend une sacrée leçon d’hospitalité. Il faut apprendre à recevoir.
Niveau logement et nourriture, comment tu gérais ?
Logement c’est la tente. Économique mais surtout un peu d’intimité en dehors de la vue des autres. Sinon lorsqu’il pleut on essaie de trouver grange ou bâtiments abandonné.
La nourriture, toujours un jour de réserve dans les sacoches mais pour le moment, on est a peu près sûr de trouver à manger chaque jour donc pas trop de réserves. D’autant plus que lorsqu’il fait chaud, c’est impossible de conserver autre chose que des aliments secs.
Le budget de ton voyage ?
8 euros par jour est mon objectif. Sachant que je suis un peu plus large je m’octroie les plaisirs qui me font envie, mais je pense qu’avoir un budget en tête permet de mieux se débrouiller, de ne pas céder à la facilité et de chercher les bons plans.
Tu peux nous décrire ton équipement ?
Concernant l’équipement, j’ai un cadre surly LHT monté par mes soins.
Tout Ortlieb, tubus et schwalbe. 26 pouces, freins Vbrake, 3×9 vitesses, selle Brooks. Du classique mais efficace.
Je passe du temps à l’entretenir donc ça roule merveilleusement bien (et je le trouve beau en plus…).
Pour le matos je traîne pas mal d’électronique pour la photo et la vidéo mais j’accepte le poids rien que pour le plaisir de voir une belle photo le soir lorsque je m’occupe des images.
Sinon tente MSR, duvet Cumulus… Ayant beaucoup voyagé avant, j’ai du matos que je connais, testé et approuvé. Et en qui j’ai confiance, le plus important selon moi. Je pense que c’est une mauvaise idée que d’acheter et de mettre dans les sacoches avant de partir.
Aucun regret sur mon choix en tout cas !
Quel est ton meilleur souvenir de ce voyage à vélo ?
Today, every hill is gonna be a Mont Ventoux for you.
Difficile à dire. Je dirais une nuit chez un warmshower en République tchèque où nous sommes parti faire un tour avec notre hôte pour visiter la ville, et nous sommes finalement rentré le lendemain matin à 7 heures en chantant.
Nous sommes reparti à 15 heures et en nous voyant partir il nous a dit : « Today, every hill is gonna be a Mont Ventoux for you ».
La pire galère ?
Clairement une traversée d’un champ en Roumanie qui nous prit plus de 3 heures pour faire 5km, sous la pluie, à trainer les vélos dans la boue. Mauvaise décision.
Ton prochain voyage à vélo, c’est pour quand et où ?
Je ne prévois même pas de rentrer pour le moment. Disons qu’une fois à Oman, je prendrais l’avion pour le Caire et que de là ca sera une nouvelle aventure.
Un dernier mot pour convaincre les lecteurs du blog de voyager à vélo ?
Il faut être conscient de la réalité du voyage à vélo, ce n’est pas toujours facile ! Mais quel bonheur.
Foncez ! Selon où vous partez, il faut être conscient de la réalité du voyage à vélo, ce n’est pas toujours facile ! Mais quel bonheur. Sillonner le monde en pédalant, choisir soigneusement où dormir chaque jour et rencontrer des personnes merveilleuses.
Pour en savoir plus sur le voyage à vélo de Clotaire, vous pouvez consulter son site ici, sa page Facebook et son compte Instagram. Ses photos sont magnifiques !
Alors, un petit voyage à vélo, ça vous tente ? Dites-nous tout en commentaire de cet article !
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J’ai un petit fils formidable qui réalise son rêve dravo mon chéri papy qui t’aime