Lorsqu’on est une fille et qu’on n’a jamais pédalé plus de 10 km, on se pose forcément la question avant de s’engager dans un tour du monde à vélo !

Pour ma part, j’étais plutôt sportive, mais j’appréhendais de ne pas pouvoir suivre le rythme, et surtout de devoir abandonner à cause d’un pépin physique. Sans parler de ma très faible connaissance en mécanique – pas très rassurant en cas de crevaisons ou chaînes cassées -, de mon dressing qui ne tenait pas dans mes bagages ou de mes doutes à pouvoir garder un niveau d’hygiène acceptable au fin fond du Tamil Nadu !

Finalement, j’ai décidé de ne pas me poser trop de questions et de me lancer dans l’aventure…pour le meilleur et pour le pire.

Le pire, c’est peut-être le premier jour. Quand on réalise que la petite robe à fleurs, le super après-shampoing qui rend les cheveux doux, le pot de cire chaude et les chaussures de rechange ne rentrent pas dans les sacoches. Coup dur…

Mais après quelques heures et une montée de 15 kilomètres, je vous assure qu’on ne regrette pas d’avoir laissé tous ces kilos derrière nous ! Au bout de quelques semaines, on s’habitue même très bien à un confort sommaire.

Certes, on se lasse rapidement des 3 tee-shirts qu’on lave et re-lave à la main tous les 2 jours, mais une fois lancée dans l’aventure, ce sont des détails que vous ne remarquerez même plus et qui sont tellement dérisoires par rapport à tout ce que vous pourrez vivre en voyageant à vélo !

Et rassurez-vous, il est (presque) toujours possible de trouver un moyen de se « doucher » (ou au moins de se rincer) après une dure journée !

Côté sportif, le vélo n’a rien de très technique, et la seule chose dont on a besoin est une motivation sans borne ! Le voyage à vélo n’est pas une course et est donc accessible à tous.

On a rencontré des hommes et des femmes de tout âge qui pédalaient à travers le monde, notamment un couple de retraités canadiens partis depuis 4 ans ! Tout est possible…

Ne surtout pas se décourager les premiers jours car les progrès viennent très vite. Après 20 jours passés dans les Andes à 4000 mètres d’altitude, j’étais devenue imbattable ! Il en va de même pour le côté mécano : le vélo est universel, vous trouverez toujours quelqu’un pour vous aider lors de vos premières crevaisons et vous saurez rapidement monter et démonter un vélo en quelques minutes !

Ne soyons tout de même pas trop naïves : il est important de bien choisir les pays traversés si on décide de voyager seule à vélo. Certains pays sont en effet clairement déconseillés pour des femmes seules, mieux vaut les éviter ou trouver un compagnon de voyage !

A ce propos, pour celles qui voyagent en couple, c’était également une de mes grandes interrogations du début de voyage. Comment allions-nous faire pour cohabiter 24h/24 pendant un an ?! Surtout que dans les moments de fatigue, tout est sujet à engueulades : vent, pluie, mauvaise direction…

Il est important de bien se connaître et d’être sur la même longueur d’ondes. Mais a priori, partir en couple signifie partir avec une personne que l’on connaît bien et mieux vaut être bien accompagnée quand on part un an !

Un conseil donc : soyez prête à faire quelques concessions et à laisser une petite part de votre féminité de côté pendant votre voyage mais n’hésitez pas une seconde, lancez-vous ! Et rien que pour le bonheur de retrouver sa garde-robe en rentrant, je vous conseille vivement de partir !


Cet article a été rédigé par Caroline, qui a réalisé un tour du monde à vélo avec Arthur en 2013-2014

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